L'héroïque lande

La frontière brûle

De Élisabeth Perceval et Nicolas Klotz
France - 2017
3h45
documentaire
VF / VOST
diffusion : 2018
E
P

En hiver 2016, la Jungle de Calais est une ville naissante en pleine croissance où vivent près de 12 000 personnes. Au début du printemps, la zone Sud, avec ses commerces, ses rues, ses habitations, sera entièrement détruite. Les habitants expulsés déplacent alors leurs maisons vers la zone Nord, pour s’abriter et continuer à vivre. En automne l’État organise le démantèlement définitif de la Jungle. Mais la Jungle est un territoire mutant, une ville monde, une ville du futur ; même détruite, elle renaît toujours de ses cendres.

La projection sera suivie d’une discussion autour de la question de la représentation au cinéma de l’expérience de la migration avec Frédérik Detue, maître de conférences en Littérature générale et comparée, Marie Martin et Thanassis Vassiliou, maîtres de conférences en Études cinématographiques à l’Université de Poitiers.

TARIFS HABITUELS.

Critiques

  • De janvier 2016 à février 2017, avant, pendant et après le démantèlement du lieu, les deux cinéastes ont partagé le quotidien des migrants. Précarité, angoisses, espoirs et joies. Leur documentaire ambitieux, parfois éprouvant mais souvent splendide, régénère notre regard fatigué par tant de reportages misérabilistes dans les journaux télé. « La jungle », ou, pour reprendre le beau titre du film, « l’héroïque lande », s’y dévoile comme un modèle de société alternative, en mouvement permanent, riche de ses diverses cultures. Et les exclus, que les autorités voudraient rendre invisibles, deviennent les héros d’une épopée. www.telerama.fr

  • Chassés de chez eux, pourchassés tout au long de leur périple et non désirés par le gouvernement du pays où ils ont élu domicile en attendant de pouvoir traverser la Manche, ils peuplent la Jungle de L’Héroïque Lande, occupent l’espace d’un film de 3h40 et sont de tous les plans. Jamais, au cinéma, l’on n’avait osé leur donner autant la parole. Le tandem de documentaristes Élisabeth Perceval et Nicolas Klotz alterne ici avec subtilité les témoignages et les instants de vie, la détresse et la joie, le bruit des bâches et du vent, la musique et les cris, l’oppression et la libération. Malgré l’évidence de l’importance qu’occupe la crise migratoire dans l’actualité, de tels projets ne courent pas les rues. Cette frilosité du cinéma à aborder frontalement cette crise qui hurle à nos portes dans de telles […] a ici déserté la démarche des deux documentaristes qui ne pouvait pas mieux aborder le sujet : à savoir réaliser un film qui, simplement, donne à voir ceux que l’on ne veut pas regarder, donne à entendre ceux que l’on ne veut pas écouter. www.critikat.com