La voix humaine

De Pedro Almodóvar
Avec Tilda Swinton
Espagne - 2020
0h29
court-métrage
VOST
diffusion : 2021
P

Une femme regarde le temps passer à côté des valises de son ex-amant (qui est censé venir les chercher, mais n'arrive jamais) et d'un chien agité qui ne comprend pas que son maître l'ait abandonné. Deux êtres vivants face à l'abandon.

Critiques

  • Après avoir recréé son propre appartement pour Douleur et Gloire, Almodóvar va plus loin pour sa nouvelle muse, actrice-caméléon par excellence, l’invitant à se fondre seule dans une réplique miniature de son univers : ses costumes flamboyants, ses objets d’art insolites, ses tons vifs sont contenus dans un décor de studio dont il assume l’artifice jusqu’au bout. Trente minutes d’agonie sentimentale suffisent pour renouer avec la causticité du cinéaste, de son amour du mélo à son penchant pour le sadisme, citant ses films – notamment La Loi du désir, où l’on voyait Carmen Maura interpréter la pièce au théâtre – et revisitant une garde-robe faite de tenues carmin, vestes de cuir et strass en tous genres dans un collage destroy. À sa mise en scène, d’une sensualité toujours très tactile, il oppose l’allure éthérée d’une Tilda Swinton parcourant le film de sa grâce androgyne, achevant de nous convaincre que cette interprétation de La Voix humaine illustre à merveille la rencontre du feu et de la glace. troiscouleurs.fr

  • Par un langage aussi universel qu’Almodovarien, le réalisateur décrit la courte période d’enfermement d’une femme au bord de la crise de nerfs. Interprété par Tilda Swinton, ce personnage féminin rejoint la longue liste des femmes empêchées qui se rebellent, femmes que le réalisateur affectionne. Librement inspirée de la pièce de théâtre de Jean Cocteau, La Voix humaine. lemagducine.fr

  • En grande forme, le maître espagnol dépoussière une pièce de Cocteau, adaptée par Rossellini en 1948. Tilda Swinton, en blonde hitchcockienne anéantie par le chagrin, y révèle toute son intensité. […] Un court métrage inattendu en tout point, éblouissant par sa précision et la variété de nuances qu’il déploie. telerama.fr

  • Le cinéaste espagnol adapte Cocteau et crée pour Tilda Swinton un cocon à sa démesure. Trente minutes d’exercice de style exaltant. […] La Voix humaine dresse le portrait de ce que signifier aimer, quand soudain on ne l’est plus. Le vide impossible à combler. La flamme impossible à raviver. Un monde qui s’écroule comme ce décor finira par partir en fumée mais sans complaisance, ni pleurnicherie. Souffrir oui mais avec superbe. Et qui mieux que Tilda Swinton, capable dans un même un geste d’une extravagance fascinante et d’un dénuement infini, pour incarner ces sentiments contradictoires ? Le feu et la glace mêlés pour une agonie sentimentale qu’Almadovar s’approprie en faisant écho à toutes les héroïnes riches en blessures qui ont peuplé son cinéma. premiere.fr