Queen of earth

De Alex Ross Perry
Elisabeth Moss, Katherine Waterston, Patrick Fugit
Sélection Berlin 2015
USA - 2015
1h30
thriller
VOST
diffusion : 2015
S
P

Catherine traverse une mauvaise passe : elle vient d'être quittée par son petit ami et son père vient de se suicider. Son amie d’enfance, Virginia, l’emmène dans la maison de campagne de ses parents, nichée au bord d’un lac. Le lieu semble idéal pour se ressourcer, mais de vieilles rancoeurs subsistent entre les deux femmes et Catherine sombre peu à peu dans la paranoïa...

Critiques

  • Avec cette blonde (Elisabeth Moss) et cette brune (Katherine Waterston) en parfait duo-duel, l'étrangeté des sentiments révèle tous ses reflets, en un brillant jeu de miroirs. Des peines de coeur, on passe aux maux de l'âme, avec plus d'une pensée pour Persona (1966), un des chefs-d'oeuvre d'Ingmar Bergman, où deux femmes se retrouvaient dans une maison, au bord de la mer. La référence n'est ni cryptée ni ampoulée : c'est tout naturellement qu'Alex Ross Perry tourne son regard vers le grand cinéma d'hier, quitte à donner à Queen of earth des airs rétros. On pourrait aussi convoquer le souvenir du Polanski de l'époque : Répulsion, en 1965. L'important est que, bien au-delà de l'exercice de style, le trouble opère, et avec une superbe sophistication. www.telerama.fr

  • L'amitié déçue demeure un terme trop rarement traité au cinéma. Alex Ross Perry s’y attèle avec force et subtilité. Force, car il n’a pas peur d’aller au charbon. Subtilité, car il retombe toujours ses pattes avec élégance. Il fait de son film un quasi huis-clos avec une mini poignée de personnages dont aucun n’est forcément très aimable (ce qui, sur l’échelle du cinéma américain, équivaut à un crime de lèse-majesté). L’amitié de Catherine et Virginia est particulièrement crédible dans sa complexité, à l’antithèse de ce que certains scénaristes masculins s’imaginent être « les discussions entre filles », mais elle choque aussi d’emblée par ses sous-entendus passifs-agressifs. Il y a du vécu derrière leur solidarité anxieuse.(...)  L’incapacité progressive des deux jeunes femmes à communiquer, à s’aider, est à la fois angoissante et bouleversante. Perry jongle entre les registres avec une aisance admirable. www.filmdeculte.com