Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence

De Roy Andersson
Holger Andersson, Nils Westblom, Charlotta Larsson
Lion d’or (Mostra de Venise 2014)
Suède, Norvège, France, Allemagne - 2014
1h40
comédie, drame
VOST
diffusion : 2015
S
P

Deux marchands ambulants de farces et attrapes nous entraînent dans une promenade kaléidoscopique à travers le genre humain, où se révèlent l’absurdité et la fragilité de la vie.

Critiques

  • À l’inverse de ces bonbons de farces et attrapes qui, sous leurs aspect appétissants, se révèlent en fait avoir un goût de poussière, Un pigeon perché sur une branche… semble à première vue plonger la tête la première en pleine dépression, mais dévoile peu à peu une richesse et une singularité enthousiasmantes. Bien malin celui qui saura, par exemple, résumer le ton du film. Si les situations dépeintes sont pathétiques, elles le sont aux deux sens du terme : à la fois risibles et poignantes. (…) Il y aurait un parallèle intéressant à tracer entre Andersson et les maîtres francophones du théâtre de l’absurde, en particulier Ionesco.  Chez l’un comme chez l’autre, l’absurde est utilisé comme un outil à double tranchant : passé l’effet comique évident et efficace, ils poussent celui-ci jusqu’à le faire basculer dans la folie, c'est-à-dire dans l’angoisse et la violence. (…) Tout le génie du réalisateur suédois tient justement dans son art de nous faire passer cette amère pilule à travers un film grand ouvert à l’humour et surtout à l’imagination, deux grandes bouffées d’air qui élève le film loin de la caricature qu’il serait facile d’en faire. Le résultat est une étrange chorégraphie lunaire, qui ne ressemble à rien d’autre, si ce n’est à nos propres vies. www.filmdeculte.com

  • Outre l’évidente poursuite d’une réflexion existentielle sur la condition de l’être humain dans l’espace, aussi soulignée par le titre (littéralement et figurativement illustré à l’écran), le film est, de manière tout aussi évidente, une œuvre comique du début à la fin. Les scènes fonctionnent comme des sketches qui pourraient tout à fait être viables individuellement, mais qui composent néanmoins une vague histoire interprétée par des personnages traits d’union entre les séquences. Parmi eux, deux quinquagénaires qui, le plus sérieusement du monde et avec une morosité à toute épreuve, essaient de vendre de pauvres articles de divertissement à des clients improbables qui ne les paient pas. Engagés dans leur quête absurde, tels Don Quichotte et Sancho, ils nous guident à travers les vies croisées de personnages parfois très proches de la mort. (…) Le sérieux des protagonistes fait éclater la triste absurdité de situations qui frisent parfois un surréalisme Monty Pythonien. www.cineuropa.org