Vers l'autre rive

De Kiyoshi Kurosawa
Eri Fukatsu, Tadanobu Asano, Yû Aoi
Prix de la mise en scène (Un Certain regard, Cannes 2015)
Japon, France - 2015
2h07
drame, fantastique
VOST
diffusion : 2015
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Au coeur du Japon, Yusuke emmène sa compagne Mizuki à un périple à travers les villages et les rizières. À la rencontre de ceux qu’il a croisés sur sa route depuis ces trois dernières années, depuis ce jour où il s’est noyé en mer. Mais pourquoi au juste Yusuke est-il revenu ?

Critiques

  • Succédant aux inquiétants ectoplasmes de Kaïro ou de Séance, porteurs d’angoisse et de culpabilité, le fantôme de Vers l’autre rive propose une nouvelle déclinaison du revenant, non plus sur le mode de l’inquiétude ou de l’effroi mais au contraire de l’harmonie retrouvée. (…) Histoire d’amour en forme de road movie adaptée d’un roman de Kazumi Yumoto, Vers l’autre rive délaisse le fantastique pur pour le mélodrame, avec un ton plus apaisé que d’habitude de la part de Kurosawa. (…) C’est une véritable géographie intime et mentale, à l’échelle d’un pays insulaire et brumeux, que le cinéaste perce à jour. La réduction d’une vie et d’une relation conjugale au temps d’un voyage, avec ses ralentissements, accélérations et retours en arrière permet d’évoquer, sur un autre registre, Voyage à deux de Stanley Donen. Là aussi l’apparent classicisme de la mise en scène de Kurosawa, majestueuse et tranquille, dissimule une sismographie émotionnelle dont on ressort bouleversé. www.arte.tv

  • Avec Kurosawa, on ne sera pas surpris qu’il soit ici question de fantômes, selon le principe de contamination du monde des vivants par les morts, dynamitant la notion même de « réel ». Comme par exemple dans le génial Kaïro (…), les spectres sont toujours déjà là, la présence préexistent à leur matérialisation, leur monstration. Mais avec Vers l’autre rive, Kiyoshi Kurosawa pousse à l’extrême cette logique en normalisant la compagnie du fantôme, instaurant une familiarité ; l’apparition n’est pas surgissante ni suivi de la disparition – le fantôme existe. (…) Cette visite du passé du fantôme de Yusuke dessine une trajectoire au croisement de l’exploration du monde des vivants et des morts, un cheminement dans un deuil ainsi que la possibilité de l’invention d’une vie pour Mizuki. Ce n’est pas une grande nouvelle mais Kiyoshi Kurosawa est un grand metteur en scène. www.critikat.com